Lorsque j’attends patiemment qu’ils aient fini de manger, alors qu’il me reste tant à faire. lorsque je monte pour la troisième fois leur faire le millième câlin et les border encore et encore.
Lorsque nous rions.
Quand je pleure de rage parce que j’ai l’impression de ne pas savoir quoi faire pour qu’ils aillent mieux, quand je m’impatiente.
Quand j’ai besoin d’être seule.
Lorsque je les trouve si beaux que je me demande comment c’est possible. Lorsqu’ils mettent leur mains sur ma joue. Lorsqu’ils me caressent distraitement le bras.
Lorsque je les portent endormis, leurs têtes lourdes sur mon épaule.
Quand ils sont nés, qu’ils sont sortis de moi pour vivre un grand coup. Lorsque je les ai vus pour la première fois, hirsutes et rêveurs. Quand mon coeur n’a jamais été aussi gros.
Lorsque je m’apprête à leur dire non, lorsqu’il me manque du courage, lorsque j’ai tant sommeil…
Je pense à toi maman.
Moi aussi j’ai été si petite, moi aussi je t’ai fait exploser le coeur et fait râler un peu.
Je sais les longues heures que tu as passées à m’attendre, je reconnais tes angoisses. Je comprends maintenant lorsque tu disais « Apprendre c’est un état d’esprit », « Fais en sorte que tes cheveux soient toujours brillants », « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », « Mets de l’ordre dans ta chambre ma chérie, tu en mettras dans tes idées ». Elles me hérissaient les poils toutes ces phrases. Mais maintenant…
Oui.
Maintenant je comprends tout.
Tes inquiétudes, tes éclats de rire, tes yeux qui brillaient, tes angoisses, tes ras le bol. Je comprends maintenant maman.
Tes inquiétudes, tes éclats de rire, tes yeux qui brillaient, tes angoisses, tes ras le bol. Je comprends maintenant maman.
Et bien souvent lorsqu’il me manque un peu de force ou quelques heures dans mon lit, je repense à toi.
À toi qui comme moi aujourd’hui, range inlassablement, console, gronde, cajole, câline, embrasse et aime.
Je pense à toi, maman, ma petite mère.J’aurais dû dire merci, j’aurais pu dire pardon. Je ne savais pas que le temps que tu me donnais était précieux ou compté.
J’aurais dû t’aider à faire le ménage, j’aurais dû ranger. Te regarder droit dans les yeux et te demander: et toi ça va maman?
As tu regardé ta montre lorsque je tardais un peu? As tu eu peur lorsque je suis devenue jeune fille? Comment as tu fais lorsque je suis partie si loin?
J’aurais dû t’aider à faire le ménage, j’aurais dû ranger. Te regarder droit dans les yeux et te demander: et toi ça va maman?
As tu regardé ta montre lorsque je tardais un peu? As tu eu peur lorsque je suis devenue jeune fille? Comment as tu fais lorsque je suis partie si loin?
Je m’attends à tout ça aujourd’hui. Et je prends la mesure de ta vie de mère en vivant la mienne.
Je t’embrasse là. Mon endroit préféré.
Et je vous embrasse aussi, avec de doux baisers qui claquent un peu quand même.
***cette photo qui date un peu est l’une de mes photos de moi-maman préférée.***
***cette photo qui date un peu est l’une de mes photos de moi-maman préférée.***
32 commentaires
c’est tellement vrai, ma mère me disait : un jour tu comprendras…
Un jour je comprendrai alors 🙂
Très joli texte comme d’habitude <3
C’est tellement juste… Le nombre de fois que je me le dis comme toi… Ma mère aussi me disait « tu comprendras quand tu auras des enfants » phrase qui n’avait, par ailleurs, aucun impact.
Très beau texte ♥
je suis ta mère (à lire avec la voix de Dark Vador)
hahaha!!!
les larmes sont refoulées, là au bord des cils. c’est tellement beau, tellement juste, et tellement tout ce que je ne pourrais jamais dire à ma mère, par pudeur, parce qu’on ne se dit pas ces choses là, par chez nous.
merci de l’avoir écrit…
Me voilà avec les larmes aux yeux…
Demain en voyant ma maman, je repenserais a ton texte c’est sûr
Tellement juste et tellement beau ! Merci pour cette petite douceur du soir qui me donne envie d’aller border ma fille et d’embrasser ma mère. ♥
J’ai pleuré. C’est exactment ce que j’ai dit récemment a une amie, que je comprenais les décisions de mes parents. La lumière fut! le déclic! Je me dis parfois que je n’ai pas été assez ouverte, pas assez mature pour comprendre ça … Et comme Delph, par pudeur ce n’est pas le genre de chose que l’on se dit.
Tellement vrai… Je crois que l’on ne pouvait pas comprendre avant de le vivre
camille,
qu’un editeur te propose un projet littéraire sur le champ!
tes mots sont juste somptueux, criants de verite, magiques…tas le chic pour bouleverser mon cœur et ma tete de femme et maman.
ton blog devrait etre prescrit en intra-veineuse,
je l’appelle » le blog vital »
laurence
Vitalechat donc 🙂
Comme je suis d’accord avec le commentaire de Sans Chichis juste au dessus 🙂 comme tu écris bien et tes mots sonnent et tombent si justes …que d’émotions à te lire à chaque fois Camille !
Quel merveilleux billet, que d’émotions pures. Tu m’as prise à la gorge. Je crois que je n’ai jamais rien lu d’aussi beau sur l’amour maternel
tes mots sont toujours aussi bien choisis, aussi touchants…
et toujours si « vrais » dans ce qu’on peut ressentir…
Tu as tout dit. Tu as encore une fois su mettre les bons mots sur des sentiments compliqués.
Je t’embrasse <3
T’as bien raison d’aimer cette photo!
j’ai versé ma larme en pensant à la mienne..vraiment
…
une fois de plus c’est juste et joliment dit.
dans mon cas, en revanche, sur certains sujets ce serait plus « je te comprends encore moins » mais bon… on fait avec.
Très beau texte comme toujours… Les larmes aux yeux…
c’est très joliment dit et très vrai. ce texte résonne beaucoup en moi.
Camille, c’est encore une fois tellement beau, tellement juste ce que tu écris .Tu sais, tu devrais être remboursée par la sécu . je t’embrasse fort
J’aurais sans doute voulu comprendre, avoir la chance de pouvoir comprendre, mais il n’y hélas rien à comprendre à un bloc de glace. Aujourd’hui que tout ce que tu décris me submerge, je cherche à comprendre plutôt pourquoi elle n’était pas submergée. Alors j’écris ma propre histoire comme on fait ses premiers pas, et c’est bien aussi, je crois.
Camille, encore une fois tu m’émeus… je comprends très bien ce que tu ressens, j’ai la chance de pouvoir remercier ma mère et lui tirer mon chapeau : je ne m’en prive pas ! La maman d’un autre petit sacha !
Ça t’amuse de faire pleurer ta maman ?!!!! C’est pas très sympa.
Mince alors qu’est ce que c’est agréable de te lire.
J’aurais envie de te copier coller quand je parle parfois mais le pomme V ne s’applique pas encore à la parole. Et c’est tant mieux.
arf tes mots…
du talent je trouve. et de l’amour partout.
il est beau, ce texte. Oui, moi aussi, je la comprends mieux, ma maman, maintenant…Belle soirée!
maintenant, je la comprends aussi et le piiiiiire c’est quand je prononce ses phrases à elle, avec la même intonation… flashback !
coucou maman je t’écris sur ce blog magnifique que j’adore
Moi aussi je comprends maintenant et dieu que j’aurai aimé gagner du temps. C ce que je dis souvent à ma fille. Mais la plupart des ados sont trop égocetrentrés pour penser que partager avec leur parents soit d’une utilité quelconque. Il faut attendre un peu que l’expérience de la vie fasse son effet et qu’ils se rendent compte par eux même que ce que nous disions n’étaient pas si vide de ssens.
Merci pour ce très beau texte. Il m’a fait monter les larmes aux yeux.
💖💖💖💋💋💋🌸 Maman