septembre 4, 2013

* UNE PENSÉE * LES BONNES NOUVELLES DEVRAIENT S’APPRENDRE DEUX FOIS *

J'ÉCRIS
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Le téléphone qui sonne en pleine nuit. Une fois. Puis deux. L’insistance de la sonnerie qui fait corps à notre rêve et qui soudain nous tire du sommeil. La peau glacée, les sens en alerte. Et cet part infime de notre cortex reptilien qui a compris avant nous.
L’annonce inattendue de quelque chose de grave, d’irrémédiable et d’immédiat. 
Le froid.
Le sang qui se retire. Et pourtant l’impression d’en avoir trop.
Ce coeur qui s’est emballé quelques secondes auparavant et qui maintenant peine à enchaîner les battements.
Les jambes qui se dérobent, les genoux qui plient et qui cèdent sous le poids des maux. Le choc.
le souffle court.  
L’espace qui rétrécît, qui se concentre en un seul point et qui explose sans crier gare. Il y en a partout. 
Partout de ces petits bout de monde qui ne sera plus jamais pareil. Qui se remettra en place, juste avec une minuscule pièce en moins.
Les mauvaises nouvelles ne devraient pas s’apprendre. Ou alors il faudrait être anesthésié, les diffuser lentement pour qu’elles fassent un peu moins mal. Comme un thé qui infuse, en volute dorées jusqu’à devenir noir.
 
Un nouveau message. L’oeil qui lit globalement et qui revient au premier mot. 
Le sens d’une phrase qui modifie le cours d’une vie. 
Les frissons qui électrisent l’échine et qui piquent le bout de nos doigts.
La tête qui tourne à force de ne pas y croire.  Avoir attendu si longtemps pour vivre justement cet instant. 
Juste une seconde. Un moment de plus mais qui ne s’ajoute pas  inutilement aux autres.
L’exception d’une bonne nouvelle.
La peau qui brûle, qui irradie de l’intérieur. Et cette envie de hurler sa joie. 
Une naissance. Une maison. une victoire. Une guérison.
Les bonnes nouvelles, sont si fugaces, si rares.
Elles sont timides.
Aussi ténues qu’un souffle. 
Ce sont celles qui nous font sourire encore, plusieurs années plus tard. Ou toutes les heures.
Deux fois comme on inspire, deux fois comme on expire.
Juste pour prolonger cet espace suspendu, cette respiration, les bonnes nouvelles devraient s’apprendre deux fois.

Je vous embrasse.
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14 commentaires

  1. Répondre Foulba septembre 4, 2013 à 9:04

    Sublime article <3

  2. Répondre marjoetcie septembre 4, 2013 à 9:16

    Il m a fait drôlement peur ce post.
    Le téléphone qui sonne la nuit, c’est mon angoisse.
    Ça et être emportée par la maladie sans avoir vu mon fils grandir. Chacun ses démons de minuit.
    Tu fais bien de dire qu’il faut se concentrer sur les bonnes nouvelles.

  3. Répondre Anaïs et Cédric septembre 4, 2013 à 9:20

    Moi aussi j’ai eu un peu peur, même si le titre du post m’encourageait plutôt à un heureux dénouement.
    Je crois que la sonnerie du téléphone, la nuit, reste une des grosses angoisses de tout-un-chacun…. Même si, avec le portable, les gens se permettent maintenant d’appeler à des point d’heures.
    En tout cas, je souris avec toi à ses bonnes nouvelles dont j’ignore tout, sauf qu’elles ont fait la joie chez vous.

  4. Répondre Marjolaine Mamour septembre 4, 2013 à 10:28

    Oh oui moi aussi ça me fait terriblement peur le téléphone la nuit…
    Et en même temps je suis celle qui a appelé ses parents et sœur à presque 2h du mat’ parce que je perdais les eaux (oui les 2 fois à la même heure !), je me rends compte avec ce post qu’ils ont tous dû avoir très peur, en fait… !!
    Vive les bonnes nouvelles nocturnes 🙂

  5. Répondre Kimchineitee septembre 4, 2013 à 10:41

    Je te comprends… moi c’est le matin très tôt… quand je vois le numéro de mon père qui s’affiche avant 9h… ce n’est jamais bon… Il y a des numéros de téléphone qui foutent des frissons quand on les voit à des heures incongrues… j’attends ce coup de fil qui m’annoncera une mauvaise nouvelle… LA mauvaise nouvelle… Il y a heureusement des appels à 1h du mat pour annoncer un poids, une taille … la vie continue…

    Je te remercie pour tes posts. Ils me font frissonner, réfléchir, méditer… certains de tes sujets me font me remettre en question!
    J’ai toujours hâte de lire tes prochains posts!

    à très bientôt!

  6. Répondre Contes Graphiques septembre 5, 2013 à 9:22

    Magnifique article! Oui, les bonnes nouvelles restent le moteur, c’est sur elles qu’il faut se concentrer, encore et toujours. Belle journée à toi!

  7. Répondre Anonymous septembre 5, 2013 à 9:48

    Mais alors! C’était quoi cette bonne nouvelle qui t’a fait peur comme une mauvaise? Céline Violette

    • Répondre Camille septembre 7, 2013 à 8:38

      rien en particulier céline:-) toutes les bonnes nouvelles surprennent un peu au tout début non?

  8. Répondre Nathalie, Lheuredete septembre 5, 2013 à 11:18

    Comme tes écrits résonnent en moi, c’est fou.
    Un très joli texte.
    Je te souhaite beaucoup, beaucoup de bonnes nouvelles à l’avenir…. A apprendre deux fois, pour mieux les goûter.

  9. Répondre Madame Parle septembre 5, 2013 à 12:07

    magnifique!

  10. Répondre toupie septembre 5, 2013 à 12:44

    C’est, comme à ton habitude, un très joli texte !! Et c’est amusant mais j’ai rêvé de toi cette nuit justement !! Mais quand j’ai essayé de reconstituer l’histoire à mon réveil, elle s’est évanouie aussitôt … un rêve quoi !

  11. Répondre Tatafloute septembre 5, 2013 à 1:26

    superbe…
    Tes articles sont plein de poésie et de douceur, qu’ils ont de la chance tes enfants de t’avoir pour maman…
    Bises (je te lis depuis un moment mais je crois que je commente pour la première fois)

  12. Répondre Julie septembre 5, 2013 à 8:56

    Juste merci d’écrire si bien, et de savoir résumer aussi précisément – et joliment ! – ce que nous ressentons tous sans forcément mettre des mots dessus.

  13. Répondre mylittledelightsdotcom septembre 6, 2013 à 9:29

    Tu as une belle plume, ça fait plaisir de te lire…! Belle journée

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