février 17, 2016

LE LIEN.

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On voulait faire des photos pour un concours, je leur ai dit, mettez vos jeans, on sera tous pareils comme ça. Evidemment ça n’a pas pris trois minutes pour que j’entende, « Mais il est où mon jeans, et puis lequel d’abord ? », la petite a répliqué « moi je sais où est le mien, je le mets tout de suite », et le grand lui a dit qu’elle n’aurait pas plus de cookies même si elle fayottait. Ça se taquinait gentiment et moi j’étais prête depuis belle lurette.

Je leur ai dit « Je vous signale que je vous attends.» Mais j’étais bien, affalée sur le lit les pieds en l’air. On pense jamais à lever les jambes pour que ça circule mieux.

L’homme a pris des photos, on était tous les trois très proches, un peu empétrés et ça se marrait pas mal quand on essayait de coller nos fesses contre le mur toujours les jambes en l’air. L’homme m’a rappelé que le grand n’était pas aussi souple que nous les filles et j’ai senti dans sa voix toute sa solidarité d’homme envers mon fils. J’ai même pensé qu’il était bien heureux de prendre les photos et de ne pas être avec nous, les jambes en l’air avec l’incapacité manifeste de coller son cul au mur !

C’est pas un drame en même temps c’est pas souvent qu’on a besoin d’être dans cette position.

Et puis la petite a voulu se mettre au milieu de nous, elle a ce truc cette enfant à toujours vouloir se mettre au milieu du monde, sa place à elle n’est pas sur le côté. On laisse pas bébé dans un coin.

On était tous les trois un peu emmêlés, les jambes qui flanchaient et les sourires un peu couillons de ceux qui ne savent plus comment se relever. On a ri, pas des heures, mais juste les cinq minutes qui ont suffit à me relier à eux.

Comme ça juste avant le gouter, un mercredi après midi, j’ai senti cette toile que l’on appris à tisser en s’accrochant les uns aux autres, ce fil ténu. Celui qui nous fait savoir une seconde avant le coup de téléphone de la maîtresse qu’ils ont un peu de fièvre et qu’il faut venir les chercher. Celui qui se loge dans un froncement de sourcil, une larme, une caresse ou un battement de cil.

Le lien.

Sur cette photo, je le vois.

Dans l’abandon de ma fille et la façon de fixer son père à travers l’objectif. De mes bras qui l’enrobent et qui vont chercher son frère. Dans mes mains qui agrippent mon garçon, dans nos regards aimantés, dans les sillons que mes rires, mes inquiétudes et mes joies d’eux, ont creusés autour de mes yeux. Dans la proximité de nos corps étendus. Dans les nuances de nos peaux…

Peu importe qu’il nous vienne du ventre ou d’un billet d’avion, peu importe si nous l’avons mis au monde ou s’il est né loin de nous.

Il est là. Dans ces petits moment où les rires s’apaisent et ou le silence dans une expiration raconte tout.

Belle soirée.

Camille

PS : vos commentaires hier m’ont été précieux, m’ont fait réfléchir, certains m’ont beaucoup émue. Aujourd’hui j’ai fait en sorte que l’élan d’avant hier ne soit pas vain, j’ai pris rendez vous pour me faire aider. J’ai un peu de temps devant moi pour que tout ça fasse son chemin, le rdv est prévu pour mars. Merci de vous être livrés ainsi, vos messages sont très encourageants. (Et puis je reviens vite avec les résultats des deux concours.)

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11 commentaires

  1. Répondre Daphné février 17, 2016 à 8:21

    Oh Camille, je suis heureuse pour toi – c’est bon de se sentir ensemble ici aussi de créer un petit lien, un petit fil sur la vaste toile qui nous relie.

    Je suis si heureuse quand je vois mes garçons ensemble – ils s’endorment souvent collés l’un contre l’autre dans le même souffle apaisé et je sais qu’ils seront là l’un pour l’autre même quand je ne le serai plus.

  2. Répondre Moreanne février 17, 2016 à 8:30

    Quelle belle photo!
    Je viens à peine de découvrir ton univers (quelques uns de tes articles en fait!) grâce à une amie qui en parlant au milieu d’un apéro m’a dit « mais tu connais ritalechat??? Vous dites les mêmes choses! »
    Du coup je ne parle même pas de mon émotion en lisant tes paroles!
    J’adore, je suis émue, quelle beauté! Il me reste plein de choses à découvrir mais ce que j’ai lu jusqu’ici m’enchante….
    Quel talent, bravo. Moreanne.

  3. Répondre Mynouchette Blogueuse février 17, 2016 à 9:10

    Quel joli billet, j’en suis toute émue !
    Tu as su mettre des mots sur ce que ressentent toutes les mamans du monde <3
    Mynouchette

  4. Répondre Joelle février 17, 2016 à 9:12

    Une fois de plus, quel beau billet… Quelle belle manière d’exprimer ce que contiennent nos cœurs de mamans. Ce lien que nous avons avec nos enfants est inexprimable tant il est fort et au dessus de tout et pourtant vous arrivez à mettre des mots dessus…tout simplement merci ritalechat !

  5. Répondre Aurore février 17, 2016 à 10:14

    J’aime ta façon de dire des choses si précieuses et jolies…merci, j’ai la larme à l’oeil et moi aussi je le sens ce lien avec mes deux garçons.il est si fort.

    Mon petit deuxième a tendance a se mettre au milieu lui aussi à croire qu’ils ont besoin d’être bien en place auprès des leurs.

    Bien jolie photo et continues de nous enchanter avec tes mots….

  6. Répondre Lundi27 février 17, 2016 à 11:48

    Quelle chance d’avoir réussi à capturer CE lien, vous êtes tellement beaux et heureux ! Ça donne envie de croire que tout est possible !!!
    Merci de partager ces moments avec nous.
    Je t’embrasse.
    Céline

  7. Répondre Penat13 février 18, 2016 à 9:12

    Jolie photo et jolis commentaires. On les aime nos petits trop grands et nos grands qui seront pour nous toujours petits.

  8. Répondre Welovecharliandcapucine février 18, 2016 à 9:23

    Cette photo est très belle, et c’est vrai que l’on voit l’émotion à travers elle. Belle journée à vous

  9. Répondre nadine février 18, 2016 à 12:49

    Bonjour
    j’ai 2 enfants qui traversent les affres de l’adolescence… difficile pour chacun d’eux et pour nous.
    Il me faut penser très fort à ce lien indéfectible pour ne pas m’effondrer quand ils crachent si fort sur la famille que nous sommes pour mieux voler de leurs propres ailes……
    Le lien…. c’est ça….. ne jamais lâcher le bout du fil de soi si fragile en ce qui me concerne quand ils veulent grandir pour qu’ils sachent qu’à tout moment, je serai là.
    Belle journée !!

  10. Répondre Zazou février 18, 2016 à 7:04

    toi, je t’aime vraiment de plus en plus, tu sais ?!

  11. Répondre Seren février 20, 2016 à 12:58

    J’avais pris du retard dans tes articles, la faute à cette fichue scarlatine… Et puis j’ai commencé par le dernier pour finir par celui-ci parce qu’avec un titre comme Le lien ca ne pouvait qu’être … fort, touchant et beau. Et c’est tout ça et c’est magnifique et, une fois encore merci !
    Et puis aussi au milieu de cette émotion le boomerang des souvenirs et Dirty Dancing et je me demande « Mais comment fais-tu pour que tes mots soient des images et tes images les films de nos vies ? » Merci Camille

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