Je ne sais pas à quel moment on a dit : « ok on le coupe ». Le paysagiste travaillait dans notre quartier depuis plusieurs jours et ça nous démangeait de le faire monter chez nous pour qu’il nous parle de nos arbres. Il est venu, il nous a raconté la vie de notre micocoulier géant, celle des lilas et de l’amandier. Il a félicité l’homme (qui depuis fait le paon) pour la taille de l’olivier et il a vu le cèdre. Pour lui il n’y avait plus rien à faire sauf craindre qu’il ne tombe chez notre voisin.
L’homme est allé chercher les enfants, moi l’appareil photo et en vingt minutes, celui qui avait mis plusieurs décennies à monter si haut était à terre.
On s’est retrouvés blottis les uns contre les autres à regarder une vie d’arbre s’éteindre, ça pleurait des larmes de branches et pour nous dire au revoir, notre cèdre a déployé son plus doux parfum. Depuis nous tournons un peu autour de sa carcasse, nous caressons ses cercles de vie.
Ça joue, ça plante, ça fait cuire des chamallow. Ça faisait des semaines que nous n’avions pas mis les pieds au jardin mais je crois que nous avions tous besoin de nous y retrouver.
Tout autour du cèdre nous avons planté des bulbes dans le potager éteint, des pommes de terre juste posées ont germé, la petite a installé un camps de fortune et le grand a joué au campeur américain.
On a pas beaucoup parlé, on a juste dit qu’on replanterait un arbre juste là.
Ce long week end a été comme j’espérais novembre. Si simple et si doux à vivre. La vie facile, c’est tout ce que je demandais.
Et puis, on est le 13 novembre, alors on s’est appliqué à tous bien s’aimer d’amour aujourd’hui, pas plus que d’habitude, mais juste un peu mieux.
Je vous envoie mille baisers, plus un pour celle avec qui j’ai passé il y a un an ma soirée et ma nuit parisienne, serrées dans les bras l’une de l’autre à protéger nos enfants des images folles et à pleurer un monde qui foutait le camps.
Prenez soin de vous, et belle semaine.
Ici on vous embrasse.
Camille
10 commentaires
C’est drôle, je pensais à ton arbre en regardant ta story Insta près du composteur… Bisous doux ma biche.
pfff quelle histoire… je ne m’en étais pas bien aperçu mais depuis cet été, racines ont beaucoup lachées… Ça commençait à devenir chaud pour le voisin là. plein plein de bisous ma coureuse folle!
Cela me fait toujours quelque chose de couper/voir couper un arbre …
Mais beau projet que d’en replanter un « juste là »
Sinon, ce bonheur en famille <3
Je ne sais pas trop exprimer ce que vos photos me font ressentir … un certain manque pour ma propre famille et l'envie de serrer contre mon coeur, un peu plus fort, mon propre enfant.
Aussi, l'envie de faire un feu (encore 1 ! car nous venons d'en faire un) et de griller quelques "goodies".
Merci beaucoup pour ces mots si gentils. Nous n’avons pas de cheminées alors dès que nous pouvons, nous faisons un feu dans le jardin <3
Bisous doux ma chérie. J’ai pensé toute la journée à cette soirée avec toi. De nos rigolades idiotes avant de savoir. De nos décisions de mentir aux enfants pour les protéger jusqu’au lendemain et leur permettre de faire de doux rêves.
Je trouve flagrante la ressemblance de lelette avec Ati sur la photo de profil avec le manteau bleu et la main levée. … Je n’avais jamais vu cela.
Je vous embrasse, vous me manquez.
OH cette histoire, tes mots…et ce feu !! Bisous fort ma belle, elles sont pleines d’amour ces photos.
Un arbre qui tombe, ce n’est jamais un moment facile 🙁
Vous pourriez garder des morceaux peut-être comme un cercle pour faire un dessous de plat d’été ou des décos de noël avec ses branches, histoire qu’il reste encore un peu avec vous.
Des bises en tout cas. Je vois la souche de celui que mes voisins ont coupé sans raison devant mon portail tous les matins et cela me fend le coeur à chaque fois.
oh je te conseille le livre de D Van Cauwelaert « Le journal intime d’un arbre », j’ai absolument adoré! Si poétique!
Bises et belle semaine!
Un billet très touchant encore une fois. Merci!
C’est trop touchant!
J’adore!
Violette a tellement grandit! c’est fouuuu