mars 13, 2017

FABRIQUER UNE FRATRIE

PARENTALITÉ
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freres freres freres freres freresVoilà des lustres que je voulais écrire à propos de ces deux là. Les mots je les avais, ils viennent taper chaque jour toujours un peu plus fort contre mon cœur. Il ne me manquait qu’une jolie photo. Et ce matin alors qu’ils cherchaient à voir une belette égarée sur notre colline -ou une fouine, nous ne saurons jamais- ils étaient si beaux dans la lumière du soleil qui se levait… J’ai juste eu le temps de prendre mon appareil au vol.

Frères.

Lorsqu’on est enfant unique comme je le suis, fabriquer une fratrie est parfois déroutant. Je n’ai pas toujours les clefs pour comprendre comment leurs querelles se transforment en gigantesques éclats de rire. Je n’arrive pas toujours à calmer mes inquiétudes et mes questionnements lorsqu’ils se détestent à la folie et qu’ensuite rien ne peut les séparer. Ça doit être ça d’avoir poussé dans le même ventre, ou tout simplement avoir été élevés côte à côte. Je ne sais rien à l’avance, j’apprends tout d’eux deux.

Les ressemblances malgré les dégradés de peaux. Sa petite main dans sa grande. Cette façon qu’ils ont une fois couchés chacun dans leur chambre de se relever pour aller faire un bisou secret à l’autre. Ce besoin d’être collés, par un bout de pied ou d’épaule ou par juste une regard ou une main qui frôle une mèche de cheveux.

Ils ont leurs jeux de frères, leurs jeux de mots et leurs jeux d’âmes. Ils ont leur fous rire secrets et leurs grandes engueulades. Ils ont tout ce que je ne connais pas et que je découvre avec eux. Le même sang qui bouillonne, le même sel dans leurs larmes. Le même amour et mon rouge à lèvre sur leurs joues.

Je garde avec les larmes qui perlent sous mes paupières le souvenir ému de leur première rencontre. Lui si petit et mal coiffé, elle, hirsute et encore plus minuscule que la minuscule des sœurs pour ce grand frère là. Il était si fier. Et elle en grandissant si viscéralement attachée à lui. Son frère à elle, sa petite soeur juste pour lui.

Je n’ai aucune loi, je ne comprends pas toujours tout. Mais s’il y a une chose pour laquelle je suis sûre de moi c’est ce que deviendra leur fratrie au delà de nous. Au delà de l’éducation commune que je leur donne, au delà de leurs pères et de moi.

Je les regarde comme ce matin, elle si attentive à lui et pourtant si libre de grandir sous sa protection, lui si attentionné et si plein de ce que ce petit bout de fille aux yeux clairs lui apporte.

Et je les vois dans longtemps. Un peu vieux et sans nous. Je les imagine avec leurs vies mais toujours liés par cette enfance bras dessus bras dessous. C’est peut être moi qui projette ce que je n’ai pas eu. C’est sans doute un peu de ça, mais je sens tellement que dans leur individualité commune ils ne font qu’une boule d’amour.

Je les observe incrédule, s’aimer et s’écharper, comme deux petits aimants se repoussent et s’attirent. Et parfois je m’étonne d’avoir fabriqué ça. Deux petits lions, deux jeunes fous qui construisent leur identité.

Et je les regarde écrire en valeur absolue la définition du mot « Fratrie».

Ces photos ont été prises ce matin, et je fonds de le voir si grand lui porter son sac, et je frissonne lorsqu’elle cherche dans son regard où porter le sien.

Moi qui ait été Une, je suis si heureuse de leur avoir donné Deux.

Camille.

 

PS: un bisou spécial pour Elle. Pour nos mots du jour qui se font écho.

 

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12 commentaires

  1. Répondre Caro mars 13, 2017 à 7:14

    Hann j’ai ce genre d’article dans mes brouillons depuis si longtemps ! Et j’ai versé une petite larme en lisant son article aussi ^^ #vivelesfrateries !

  2. Répondre Olivia mars 13, 2017 à 9:09

    Qu’il est beau ce post ♡ et il me parle tant… J’ai la chance d’avoir une soeur et je me suis tjrs dit que si j’avais un enfant il ne serait pas unique, inimaginable pour moi… Mais voilà il est parti et je me retrouve avec ma puce, ma douce et je me rends bien compte que ça ne sera peut être pas gagné le coup de la fratrie, du moins de mon côté ! Alors je compose, la vie est faite pour nous surprendre 😉 Je vous trouve très beaux toi et tes enfants, plein de douceur et d’amour et ça ça me fait chaud au coeur , merci pour tous ces jolis mots

  3. Répondre Marjoliemaman mars 13, 2017 à 9:29

    C’est si doux…

  4. Répondre Virginie mars 14, 2017 à 5:15

    Parfois je ne suis plus si assidue et « loupe » quelques posts, et je les lis les uns à la suite des autres. Et là…je ris et je pleure d’un mot à l’autre. Que j’aime passer par ici et te lire !

    Merci Camille et très belle journée à toi <3.

  5. Répondre Virginie mars 14, 2017 à 9:11

    Ton texte est magnifique, il m’en a mis les larmes aux yeux! On y sent tout l’amour d’une maman pour ses chérubins. Et tu as su saisir l’insaisissable dans ces photos <3

  6. Répondre wafa mars 14, 2017 à 9:29

    J’aime tes mots. Le billet de Marjolie je pourrais l’écrire

  7. Répondre Banane mars 14, 2017 à 11:02

    C’est beau de savoir voir tout ça.
    Et de savoir l’exprimer (parce que je le vois chez les miens aussi, mais je ne l’aurais jamais dit aussi bien)

  8. Répondre les Petites M mars 14, 2017 à 3:13

    Un billet sur le sujet dans mes brouillons, mais plus nuancé, moins optimiste ou plus réaliste, je ne sais pas… je ne suis pas fille unique donc ça doit jouer 😉
    Bises
    Marion

  9. Répondre Laurence mars 14, 2017 à 11:01

    Moi je ne suis pas fille unique mais dernière de trois filles mais même si cela a été super comme j aurai aimé avoir un grand frère surtout que je n ai pas eu de grand père non plus. Je vais le faire lire à une amie qui a un fils et qui pense ne plus agrandir sa famille.

  10. Répondre Chauba mars 14, 2017 à 11:01

    Rhooo qu’ils sont beaux tes choubidoux, à croquer. J’ai les mêmes à la maison, mes tornades d’amour. Merci pour ce doux billet.

  11. Répondre Chassot mars 20, 2017 à 2:59

    C’est un très joli billet comme d’habitude.
    Et moi qui suis l’ainée d’une famille de 4 enfants je ne peux qu’approuver. Car oui cela n’a pas toujours été rose, oui il y a eu des prises de becs, mais au bout du compte on est toujours hyper soudés et même à l’âge adulte il reste ce lien invisible entre nous qui fait qu’aussi différents que nous soyons, une partie de nous pense et agit pareille ! On aura beau dire, le lien entre des frères et soeurs restent un des liens les plus forts au monde !

  12. Répondre MELISSA mars 21, 2017 à 6:13

    ARFFFFFFFF J’ai eu le yeux plein de transpiration. Je n’ai pas eu la chance d’avoir eu une fratrie, j’epére que j’aurai un jour l’occasion d’en fabriquer une comme la tienne. Ils sont tellement beaux. et ils dégagent quelque choses de très bienveillant l’un en ver l’autre c’est fou.

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