décembre 19, 2017

Le lâcher prise de décembre.

J'ÉCRIS
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Il y a quelques jours, nous avons eu un matin difficile. Je venais de rentrer de deux jours intenses à Paris. J’étais épuisée. Les enfants sur-enervés ont envahi ma brèche. J’ai pleuré de rage et de fatigue devant eux. J’aurais pu crier, les enfants me connaissent, je suis capable de grimper dans les tours pour en redescendre aussitôt. Mais non, j’étais bien trop fatiguée pour ça et mes larmes silencieuses ont eu l’effet d’une bombe.

En rentrant de ce qui m’a semblé être un long périple (juste un aller retour pour emmener les enfants à l’école en réalité) j’ai décidé de lâcher prise.

Tant pis pour les billets en retard, tant pis pour le ménage et les courses. Les factures attendront après Noël, les lianes de la vigne vierge à couper aussi.

Depuis je cultive chaque moment de détente et je m’applique très fort à en faire quelque chose de doux, de léger et de simple. Alors voilà, on pourrait dire que c’est de la démission, du baissage de bras. D’aucun dirait que c’est la pire éducation que l’on pourrait donner à ses enfants. Certes c’est possible. Mais dix jours dans une année à ne pas se prendre la tête, c’est le minimum les gars. Et puis vous savez quoi ? Les enfants adorent évidemment !

En gros voilà ce que ça donne.

Les repas sont minimalistes, légumes, pâtes riz, jambon, viande des grisons, fruits, céréales. Rien qui ne demande plus de trois gestes. J’ai même abandonné les soupes : trop de boulot.

Une fois que les devoirs sont faits : ipad, ou petit film, ou ce qu’ils veulent en fait. Je ne lutte plus pour la douche, je leur fais juste remarquer que c’est important de se laver, ils le font d’eux mêmes (j’aime trop ces gosses).

Ça donne deux mamans qui vont boire un coup au troquet à la sortie de l’école. Leurs enfants à l’intérieur au chaud, elles dehors à papoter loin des oreilles des gosses. Les savoir tout près, les voir à travers la grande baie vitrée mais ne pas les avoir là avec nous. Et le message du patron sur mon répondeur avec en fond les enfants qui gloussent : « Mesdames, la garderie du troquet va fermer, veuillez récupérer vos enfants », ça je me le garde pour les jours un peu plus durs…

Ça donne un pull de laine noire qui monte vite et qui sera peut être prêt pour Noël. Un autre commencé l’an dernier qui file droit lui aussi. Un chat qui comme moi a compris que la laine c’est la vie.

Des cinémas en amoureux pour voir La Guerre des étoiles en se tenant a main comme si on avait seize ans.

Et puis peu de maquillage mais un bonnet de cachemire gris qui donne chaud aux oreilles et au cœur.

Lâcher prise, allumer des bougies et les guirlandes de lumières posées ça et là dans la maison. Plus aucune liste, rien. Juste les jours qui passent jusqu’à arriver à ce vendredi de décembre qui sera pour nous celui des retrouvailles. Jusque là, ne me demandez pas grand chose, vous n’obtiendrez rien. Ou alors, juste un peu de laine, trois macaronis et mon plus joli sourire.

Parce que vous savez quoi. Se délester, en faire le minimum, ne rien espérer de grand. C’est déjà gigantesque.

Je vous le conseille vraiment.

Et je vous embrasse.

Camille

Ps: Merci Cécile pour cette photo, merci pour ton oeil magique.

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19 commentaires

  1. Répondre Taciloup^ décembre 19, 2017 à 9:26

    Oh merci pour ce billet joli ! Ici c’est la course annuelle… Et je me dis (bon, certes un peu comme chaque année…)… Plus jamais ! Plus jamais cette course infernale de décembre, l’an prochain c’est laine, thé, série et lâcher prise total en décembre ! Ah oui et faire germer blé et lentilles 😉

    • Répondre ritalechat décembre 19, 2017 à 9:35

      Ce qui est étrange c’est que les choses que je dois faire impérativement (le boulot) se font. Mais quand on enlève toutes les autres contraintes autour ça passe tout de suite mieux!!

  2. Répondre Daphné @ be frenchie décembre 19, 2017 à 9:40

    Je crois qu’arrivés à ce stade, on est tous sur les rotules – on parle toujours de la féérie de Noël, moins du stress de cette période, des enfants surexcités et choses à boucler. Et si en plus tu gères les semaines en solo, je comprends que tu aies juste besoin de souffler un peu.

    Non, cela ne fait certainement pas de toi une mauvaise mère; juste une maman qui connait ses limites et qui a compris que pour prendre soin des siens, il faut d’abord prendre soin de soi. Appuyer sur pause, c’est parfois essentiel ( et puis les pâtes, c’est quand même ce que les enfants préfèrent, non ? ).

  3. Répondre Marjoliemaman décembre 19, 2017 à 9:56

    Je suis à 32 sur l’échelle de Richter de la mère hystérique au bout du rouleau qui doit absolument finir sa to do list.
    Merci pour ta jolie philosophie ma biche.
    PS : le bonnet gris vaut tous les make-up du monde…

    • Répondre mybrouhaha décembre 22, 2017 à 12:18

      ahahah 32 sur l’échelle de Richter j’adore!

  4. Répondre Sophie décembre 19, 2017 à 11:08

    Merci pour ce billet doux et réconfortant. Je te souhaite un très bon lâcher-prise et une reconnexion réussie avec tes besoins et envies premiers.
    Bonnes fêtes !

  5. Répondre Gwen décembre 19, 2017 à 11:59

    Sur les rotules, le mari à l’hosto, seule avec les mômes depuis 3 semaines, épuisée nerveusement, dans l’impossibilité de faire des projets… J’attends vendredi avec impatience pour faire ça: tout lâcher. Les listes, les règles, les contraintes. Il sera de retour, on fêtera noël, on regardera plein de films en mangeant des crasses (comme on dit chez nous), et on arrêtera de se soucier de trop de choses qui nous polluent l’existence. merci pour cet avant-goût de bonheur 😉

  6. Répondre Summer Girl décembre 19, 2017 à 1:59

    Merci pour ces doux mots, ne rien faire, j’en rêve, ne penser à rien, heureusement j’ai mon cours de yoga du vendredi soir, c’est ma bulle pour décompresser et me laisser aller, beaucoup d’émotions en cette fin d’année, et pour ce début d’année à venir, il y a 1 an je passais mon dernier Noël avec mon papa, mon frère, mon mari et mes enfants, et puis mon papa nous a quitté début janvier, 15 jours après mon bébé était hospitalisé 1 semaine alors j’angoisse un peu et en même temps je me dis que cette année 2018 ne pourra qu’être plus douce. Je te souhaite beaucoup de jolis moments en famille, et de bonnes nuits de sommeil (un bon dodo et ça repart!).

  7. Répondre Virginie décembre 19, 2017 à 2:45

    Voilà. Et du coup ce matin, je suis allée chez le coiffeur. Juste un peu de temps pour moi et des papotages de filles.
    <3 Bises jolie Camille.

  8. Répondre Amfilgood décembre 20, 2017 à 8:32

    Merci et ne t’inquiètes pas grâce à ce témoignage je me sens moins seule et moins coupable ! Grosses bises

  9. Répondre MamanDe4 décembre 20, 2017 à 9:28

    Ça fait du bien de savoir lâcher prise. Je pense que j’ai encore un peu de chemin pour y arriver. Mais quand je lis le bien fou que ça te fait, je devrais essayer ! Merci. !

  10. Répondre stef décembre 20, 2017 à 9:46

    je t’adore Camille tu as tellement raison il faudrait que j’essaye pas sûre d’y arriver

  11. Répondre Am décembre 20, 2017 à 10:27

    Dans la même situation que vous, avec un papa accessoiriste, en tournage à Paris et nous à Rouen, depuis 3 mois… et 2 enfants à la maison! Fin du projet dans 36h… oui, à ce stade on compte en heures!!
    Alors les repas qui prennent mille ans, les bains, les courses, les lessives, les démarches administratives relou on les oublis un peu pour rester saine d’esprit et buvable auprès des enfants!
    Après, la soirée aux urgences pédiatrique mardi soir (jusqu’à minuit), c’est un cadeau de la vie!

    Alors, courage pour la dernière ligne droite et merci pour cet article qui réconforte!

  12. Répondre Sonia décembre 20, 2017 à 10:28

    Merci merci, je vais essayer d’appliquer ça pour les jours qui viennent … pas simple, je n’ai pas l’impression d’avoir grand chose qui peut attendre sur la to do list !
    Hier, j’ai osé mettre le pied chez Cultura pour acheter une bricole, j’ai vu tous ces agents de caisse en mode automatique, une a même dit « au revoir madame », à un monsieur qui a souri. Alors j’ai pris le temps de glisser « bon courage pour la semaine », à la dame qui s’est occupé de moi, elle a levé le nez, m’a regardée et m’a dit merci avec un sourire immense et un petit rire complice.
    Je garde cet échange humain précieusement en mémoire !
    Parce que la caissière de chez cultura, elle est comme moi en fait, elle a sa to do list dans la tête, des journées de maboules et elle attend de pouvoir se poser !

  13. Répondre l__oceane décembre 20, 2017 à 11:30

    Semaine maman solo avec petit bonhomme de 13 mois, je garde son rythme et les règles de bases (ne pas manger les croquettes du chat …), après pour le reste je suis un peu comme toi. La fatigue étant bien présente, les tâches attendront samedi !

    Bonne semaine

  14. Répondre Nath décembre 20, 2017 à 3:01

    merci ! encore merci !!! c’est bon de vous lire mais là c’est les bons mots au bon moment . Bravo à vous avec autant de choses à faire dans votre vie de le dire tout haut !!! merci de rendre le sourire ! merci pour cette photo

  15. Répondre Mamacami décembre 20, 2017 à 3:28

    Merci Camille pour ce billet qui fait tant de bien!

  16. Répondre magaly décembre 20, 2017 à 6:17

    Il y a quelques années que je ne me prends plus la tête en décembre. Et les enfants devenant grands, c est de plus en plus simple. En fin d année, on est toujours très fatigué, donc repas minimalistes comme chez toi , les cadeaux faits par internet cette année et j ai aussi délégué l achat d un cadeau à fiston 1 qui habite en ville. J ai une maison qui n est pas nickel, nickel mais tant pis. J attends avec impatience les vacances vendredi soir pour enfin coocooner en toute tranquillité. Bonnes fêtes à toute ta petite famille.

  17. Répondre mybrouhaha décembre 22, 2017 à 12:19

    on dira ce qu’on voudra, lâcher-prise ce n’est pas baisser les bras… loin de là. C’est au contraire faire preuve d’une grande force et d’une grande bienveillance envers soi et les autres !

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