juin 25, 2018

Les larmes, la joie et le porté

KIDS
.

gala violette gala violette gala violette gala violette gala violette gala violetteIl y a eu tous ces mercredis et toutes ces larmes. Les angoisses de séparation, les rituels qu’il fallait mettre en place. Les consolations, les câlins, les questionnements. Peut-être que ces deux heures et quelque de danse c’était trop finalement. Et puis à seize heures lorsque je venais la récupérer ses grands sourires effaçaient tous mes doutes.

Elle aime danser.

Elle n’aime pas les séparations.

Elle est d’une sensibilité folle.

Elle est la seule petite fille qui me fait mille bisous la boule au ventre quand je la dépose au studio de danse le mercredi. C’est comme ça. C’est une Violette sauvage quoi qu’on en dise, elle est comme ça et puis c’est tout.

Parfois ça m’agace, parfois je m’impatiente mais le plus souvent je la regarde droit les yeux pour lui donner le courage qui lui manque un peu de ma lâcher la main, l’élan qu’il lui faut pour oser voler plus haut.

Elle me murmurait depuis quelques semaines que pour son gala en jazz elle aurait un porté. C’est la deuxième année qu’elle danse en classique et en Jazz et déjà l’an dernier, nous avions adoré assister à la représentation de fin d’année. Alors nous avions hâte.

Elle a gagné en assurance ces dernières semaines,  alors oui nous comptions les jours.

J’avais dit ok pour un peu de mascara transparent et je lui ai offert au dernier moment un baume pour que ses lèvres soient rosées. Elle sait que je n’aime pas lorsqu’on maquille les enfants, alors cette petite entorse à mes principes lui a fait extrêmement plaisir et l’a mise en confiance. J’ai foiré comme d’habitude son chignon, cette enfant n’a pas qu’un caractère bien trempé, elle a aussi les cheveux indomptables, chaque mèche a été laquée comme dans les années 90, ça sentait la mamette qui sortait de chez le coiffeur du vendredi, il y avait autant d’épingles dans ses cheveux qu’en compte un col de montagne mais c’était doux à vivre ces petits préparatifs.

J’étais plus stressée qu’elle, ce chignon me rend dingue pour vous dire la vérité, chaque année il me met dans un état de stress épouvantable. J’essaie toujours de le masquer mais devinez quoi, je n’y arrive pas du tout ! J’avais dû quand même pas trop mal faire mon job de maman réconfortante puisqu’elle nous a quitté en joie, tenant les mains de sa Valentina et de sa Louise et en m’envoyant des bisous par-dessus son épaule.

Je n’ai plus parlé du porté avec elle, je savais juste qu’elle avait hâte que nous le découvriions.

La voir danser, tant en classique qu’en jazz est toujours pour nous une folle émotion. Je regarde tout, je n’en rate pas une miette. La position de ses mains, son port de tête, la délicatesse de son cou… Son air décidé, sa concentration. Je suis certainement très peu objective sur ce coup et vous me pardonnerez de manquer d’humilité mais samedi je l’ai trouvé irrésistible.

gala violetteJ’ai retenu mon souffle jusqu’à la voir portée. Avec son tutu orange et son gros nœud rose, elle nous a entendu l’emmener encore plus haut de nos explosions de joie. On n’est pas discrets lorsqu’on est heureux pour notre enfant, mais à voir son sourire, ses yeux brillants de joie, j’ai compris que c’était ça qu’il lui fallait. Une bonne dose de confiance en elle pour continuer à chasser ses petites angoisses. À son rythme. Doucement mais surement.

Ma Violette flou, je t’ai trouvée si jolie. Si fière là haut!

À la fin du spectacle lorsque je l’ai récupérée dans sa petite robe en éponge, elle avait les cheveux mouillés d’avoir si bien dansé et le chignon qui – comme prévu- partait en cacahuète. Elle rayonnait mon soleil tendre. Elle était fière.

Elle avait réussi son porté et dompté ses émotions, du haut de ses sept ans trois douzième c’est déjà une belle victoire non?

Je vous embrasse.

Camille

Article précédent Article suivant

Lire encore...

18 commentaires

  1. Répondre Caro juin 25, 2018 à 8:08

    Mais quel beau porté !!!! Ici c’est la chorale qui me tire les larmes aux yeux pendant 1h… ^^

  2. Répondre AnneAime juin 25, 2018 à 9:07

    Ma Juliette a 8 ans et en est à son 5eme gala…
    Chez nous la danse est une inconnue et je découvre avec elle les chaussons, les chignons, les tutus plateaux, les « 1 ère  » et autres positions, les pas de bourrée et les grands jetés. Chaque année je suis fébrile mais le chignon classique n’a plus de secret pour moi. Cette année elle a changé d’école et a fait sa grande première dans un vrai théâtre, une émotion supplémentaire pour moi!!
    Mais chaque année depuis le premier gala, et certainement pour tous les suivants, je suis fière…autant que si elle était danseuse étoile à l’Opéra Garnier!

    • Répondre Audrey juin 25, 2018 à 9:15

      Très beau texte d’une mère à sa fille. Il m’a beaucoup touché.

  3. Répondre Baudet juin 25, 2018 à 9:23

    Bonsoir, super article, j’ai l’impression de retrouver ma fille, hypersensible, peu sur d’elle.

    Merci de partager tout cela, on se sent moins seule .

    Bonne soirée

    Florie

  4. Répondre Alex juin 25, 2018 à 9:25

    Hasard ou coïncidence, j’ai l’impression de lire la description de MA Violette ^_^ Le manque de confiance, l’angoisse de séparation, les cheveux indomptables …. à la différence que la mienne va avoir 11 ans.
    Très joli texte que tu as écrit, plein d’amour et de bienveillance.

    Bises

  5. Répondre Emilie juin 25, 2018 à 10:14

    Quelle beauté !! Son petit air, ses yeux qui pétillent et ce chignon parfaitement imparfait moi j adore !! Le nimoise exilée que je suis te remercie pour tous ces petits bouts de chez moi qui me manque tant.

  6. Répondre Anne juin 25, 2018 à 10:29

    J’appelais ma Grand-mère Mamette. Et comme tu le décris si parfaitement, l’odeur de la laque qui tenait sa coiffure poivre et sel chaque jour l’entourait et la caracterisait.
    « Ça sentait la mamette qui sortait de chez le coiffeur le vendredi  »
    On croirait que tu parles de la mienne. Grosse émotion !
    Merci !

  7. Répondre Luna juin 25, 2018 à 11:18

    quelle émotion en te lisant. et quelle émotion en découvrant les photos de ta si jolie Violette. Son air déterminé et heureux.Cette force et détermination. Lire que derrière ce sourire et cette luminosité, il y a eu des larmes,…j’en pleure car cela a résonné.
    La mienne a bientôt 10 ans, et a aussi du mal avec la séparation…la séparation d’avec son père y est peut être pour quelque chose.Même si elle le voit une semaine sur deux.
    Mais cette fragilité ne retire en rien sa force, et son caractère rebelle, amoureuse de la vie, et rêveuse. Je me souviendrai toujours de la phrase de sa maitresse de CP me disant avec des étincelles dans les yeux (j’aime quand les institut ont des étincelles dans les yeux quand elles parlent de leurs élèves) qu’elle (ma fille avait un monde intérieur très riche. Voilà, elle est peut être différente, et une fragilité que d’autres non pas. Qui font qu’il y a des moments difficiles. Mais d’autres tellement forts. Merci de ce partage. Et belle soirée.

  8. Répondre Penat13 juin 26, 2018 à 8:18

    Sur la dernière photo Elle a le même sourire que son frère !

  9. Répondre FABIENNE MASSOL juin 26, 2018 à 11:16

    Elle est trop chou … et a l’air si heureuse en dansant, la danse est à la fois source de joie intense et d’abnégation, je comprends puissance mille votre émotion et votre fierté de maman ! bravo petite Violette, les artistes sont toujours de grands émotifs et c’est ce qui les rend si beaux …

  10. Répondre chichou juin 26, 2018 à 3:33

    Très beau texte. J’ai les larmes aux yeux! Cette petite Violette est splendide

  11. Répondre Julie juin 26, 2018 à 6:45

    Tu peux être fière parce qu’en toute objectivité, je la trouve super jolie, gracieuse, et lumineuse sur ces photos !

  12. Répondre Ju cha juin 26, 2018 à 9:37

    Il faut dire qu’elle est bouleversante moi qui ne like jamais rien j’ai craqué sur Instagram elle semble tellement heureuse et sensible je trouve que cela transparaît !

  13. Répondre alexandra juin 27, 2018 à 8:43

    Ton blog , c’est la vraie vie, il est respectueux de tes enfants, des rencontres que tu fais. Tu es une belle personne.

  14. Répondre marie juin 27, 2018 à 10:49

    Le secret du chignon qui tient c’est… le filet !! je l’ai découvert cette année.

  15. Répondre lollipop juin 28, 2018 à 11:22

    Très jolie. C’est sur que deux heures de danse d’affilées à son age c’est pas mal qd même !! mes filles, aussi en CP, trouvent qu’une heure c’est déjà énorme !! spectacle dimanche prochain….

  16. Répondre Elodie juillet 17, 2018 à 2:28

    Je découvre ton blog aujourd’hui et tombe sur ce billet… La description que tu fais de ta fille me parle et m’émeut beaucoup, car elle me rappelle la mienne. Elle a 3,5 ans et cette angoisse de la séparation. Ici, c’est avec la crèche… 3 ans qu’elle y va, et toujours aussi terrible ce moment de la séparation. Impossible aussi de la laisser par exemple à un anniversaire… Je ne sais pas d’où cela peut venir, mais ton billet m’aide à envisager cela avec plus de bienveillance. Car je dois avouer que là j’en suis au stade où cela me rend chèvre, où cela m’agace au plus haut point. En fait, je crois que c’est mon impuissance face à la situation qui m’agace le plus…

    Allez je m’en vais lire d’autres de tes articles au lieu de bosser!

  17. Répondre Petite G juillet 18, 2018 à 1:25

    Magnifique ! moi non plus je n’arrive jamais à coiffer ma fille correctement pour les galas : au final c’est utile, quand elles ont toutes le même look, de loin je peux la repérer facilement, c’est celle qui a le chignon branlant ou le macaron de traviole 🙂

Laisser un commentaire