LE MÂLE MALADE

Je ne vais pas te parler du mâle adulte malade, ça je pense que, sois tu en as un chez toi, sois tu as déjà connu ça.
Non là je voudrais te parler du petit mâle, de celui de 8 ans, de celui qui un jour j’en suis sûre ramènera fièrement, un césar, un oscar un golden globe…
Le Cha quoi.

Un jour je te raconterai comment j’ai reçu un coup de téléphone de détresse de la maîtresse, comment je me suis ruée à l’école, monté les marches quatre par quatre pour récupérer mon pauvre amour agonisant dans sa classe au coin bibliothèque et comment rentrés à la maison en le portant presque, il a levé les bras en signe de victoire en gueulant « je t’ai bien eu »…

Mais aujourd’hui non. Aujourd’hui il est vraiment malade, c’est le thermomètre qui le dit, et sa tronche de cake aussi il faut bien l’avouer, il n’a pas bonne mine.

Quand la journée commence par une panne de réveil et un Cha qui vient te tousser dessus pour te signifier qu’il tousse, tu sais que tu vas passer une journée de merde.

Il m’en faut du courage pour me souvenir que cet être en pyjama affalé sur le canapé est la chair de ma chair…
Je ne sais pas d’où ça lui vient ce gout pour le mélodrame, mais la moindre toux, le moindre mouvement, le moindre soupir est un suplice. Pour tout le monde. Car le cha n’est pas silencieux, le cha est un immense râle, un long souffle de dépit.

Le Cha ne peux pas se lever, par crainte de tomber dans les pommes, le chat ne se sépare pas de son seau, le cha ne mange rien mais a très envie d’une glace, d’un chou poppelini, de pancake à la banane. Toute les minutes, je l’entends murmurer: je déteste être malade… je déteste être malade… Et moi donc mon amour, et moi donc…

Le Cha malade oublie toute politesse. Maman un kleenex. Maman, rapproche moi la table, Maman le seauuuuuuuu.
Et évidemment lorsque je lui explique excédée dedans et rassurante dehors qu’il peux très bien être malade ET poli, il me rétorque outré: excuse moi, mais tu vois je suis malade quand même (en détachant bien toutes les syllabes). Oui pardonne moi mon ange, ça faisait bien vingt secondes que tu ne l’avais pas dis.

Le cha va décéder, c’est imminent, il ne donne pas cher de sa peau. J’ai beau le rassurer, rien n’y fait. La toux va lui être fatale.

Et évidemment malade, le Cha a froid. Très. Très très très. Je lui explique qu’avec la fièvre il vaut mieux une simple couverture, mais non, il veut le truc le plus chaud qui existe à la maison, à savoir une bouillotte évidemment mais aussi une fourrure et un max de cashemere…

À l’heure où j’écris ces lignes, mon petit mâle de 8 ans est donc dans mon blouson en fourrure, mon foulard en cashemere autour du cou. Il s’est rajouté une polaire sur les jambes et sur ses pieds trône une bouillotte en forme de renne… 
Le cha est un drama Queen.