Il y a quelques semaines, Rodolphe récupérait des photos de famille enfouies sous des années d’oubli dans une cave de banlieue parisienne. Un trésor de racines un peu atrophiées mais qui ne demandait qu’à reprendre vie.
Ces photos lui ont donné envie d’en regarder d’autres, celles de sa vie juste après l’enfance, celles qui ne sont pas tout à fait vieilles mais qui arrachent tout de même un soupir d’émotion. Quand les souvenirs remontent, ils apportent avec eux les températures, les odeurs, les sentiments. C’est doux, paisible ou violent mais ça ne laisse jamais indifférent.
Hier matin, nous rigolions de trouver des photos de notre travail, la rare fois où nous avons été sur le même plateau de cinéma, nos sourires de connivences, le début d’une histoire. Il piochait dans ses souvenirs, lui à l’armée, jeune et très mince. Son adolescence à Tahiti, ses cheveux fous et ses yeux plus bleus que jamais. Son indéfectible sourire. Celui qu’il a donné à notre fille.
Et puis cette photo.
Notre Alex si belle. L’amie d’enfance de Rod, la presque soeur, la marraine de Violette. Mon amie.
Une adolescente au jeans déchiré et au regard rieur. J’aime particulièrement retrouver la finesse de ses mains qui portaient des déjà des bagues lourdes, le gros pull que l’on revêt comme un câlin, ses cheveux déjà fous et les tous petits qui frisotent et qui ne veulent jamais pousser. Et puis surtout j’aime la douceur et la fragilité de cette jeune femme.
Je n’avais jamais vu ce portrait d’elle, je n’en connais ni la date, ni le lieu, ni l’histoire. Nous ne savons même pas comment elle s’est retrouvée là. Mais pour une fois l’important n’est pas là.
J’ai tenu ce cliché au bout de mes doigts et je l’ai pris en photo avec mon Iphone. Hop un sms à sa propriétaire avec un message laconique : « la vieille photo, tu es si belle. Rod vient de la retrouver, je l’adore. » Rien de plus qu’un message comme je lui en envoie mille. Dans la foulée une réponse pleine d’émotion. Elle cherchait sa photo depuis des années sans succès. Elle était si heureuse de la revoir, là, ce matin de juin entre deux nouvelles à la radio et un brushing pour tenter de discipliner les frisettes qui ne l’ont jamais quittées.
C’était si inattendu. Je pensais simplement la faire sourire en lui envoyant cette photo d’elle. Apparemment ce message a fait un tout petit plus que ça.
Les photos nous racontent toujours une histoire. Celle-ci voyez-vous aura le plaisir d’en raconter deux.
Pour toi Alex. Je te ramène ta photo chérie très vite.
C.
4 commentaires
Pfiou, ça me pique un peu les yeux, je crois… Elle est belle votre Alex et je suis heureuse de connaître un peu d’elle. Sinon, as-tu lu « les gens dans l’enveloppe » ? Je pense que tu devrais adorer. Si tu ne l’as pas lu, je te l’apporte cet été.
En vrai…. quand j’ai reçu la photo j’ai répondu: « Putain je cherche cette photo PARTOUT depuis des années! Impossible de remettre la main dessus. Bordel! J’en ai les larmes aux yeux »…. »Je chiale j’te jure »….
Oui, je suis vulgaire autant à l’écrit qu’à l’oral quand je suis remplie d’émotions…
Merci mes chéris! pour ce joli cadeau! love sur vous! coeur coeur avec les doigts. Pluie de joie et Spritz!
Bonjour Camille,
Je découvre aujourd’hui votre vie sur le web…après Instagram’
Et wahouh ce texte me parle, ça m’émeut presque!
J’espère retrouver un jour une photo de moi en noir et blanc … j’avais 10 ans, au Sud de la France.
Oh j’ai du l’offrir à un amoureux du moment, celui dont je pensais qu’il serait l’amour de ma vie… pfff…idiotie !
Les chaussures d’Alex ferait fureur en 2017…. 🙂
A bientot, je m’en vais découvrir ton blog.
Séverine de Lausanne
C’est fou l’émotion que procure une photo! Je ne sais pas si tu avais suivi cette série sur le blog de Mai sur des portraits à 20 ans, ça fait écho à tes ‘vieilles photos’ : http://www.maihua.fr/2015/03/20-ans-mai-hua/