Il fait nuit, tout est noir autour. J’entends le feuilles bouger et les crapauds dans les piscines alentours. Je n’arrive pas à distinguer le fond du jardin. Je perçois le souffle des mes enfants endormis. Je suis sur ma colline, perchée. Je vois le ciel comme jamais.
Je n’ai pas peur.
Je me couche. La maison craque, j’entends des petits bruits dans les combles. Ils me sont devenus familiers. J’ai mal accroché un volet, il tape contre le mur. Je me relève, ouvre en grand. Je vois des lumières au loin. Le silence est partout.
Je n’ai pas peur.
Je marche, Je sors, je croise, je frôle. J’attends.
Je suis toujours aussi prudente, je ferme toujours à clef derrière moi. Mais je ne me méfie plus.
C’est fini. Je n’ai plus peur.
C’est parti.
La peur qui serrait mes mâchoires, l’electricité qui parcourait mon dos et qui allait se nicher au creu de mon ventre au moindre bruit.
Je ne suis plus celle qui calcule tout, qui examine les moindres gestes, qui analyse toutes les situations en échafaudant des plans de repli. Je ne suis plus cette machine de guerre prête au combat. Je ne serai plus celle dont on se moque un peu, celle qui ne prenait le métro que contrainte et forcée, ou accompagnée. Le sac et les poings serrés contre elle.
Les autres, les gens, les voitures, la promiscuité, les odeurs, les mains.
Je n’ai plus peur de rien.
Il aura fallu l’espace, le calme et le vert.
J’ai retrouvé ici celle que j’avais laissée. L’enracinée, la joyeuse, la délurée, la débrouillarde, l’aventurière.
L’aventurière…
Je vais pouvoir lâcher du lest. Je suis enfin capable de donner à Sacha la liberté dont il a besoin pour bien grandir. Avant maintenant je ne pouvais pas. C’était au dessus de mes forces et de mes tripes.
Aujourd’hui, j’ai chassé toutes mes frayeurs, je n’en veux plus, elles étaient bien trop lourdes, elles m’empêtraient et me ralentissaient. Je les ai laissées en plan. Qu’elles se débrouillent, moi j’avance.
Et je repars à l’aventure. Les mains ouvertes et les yeux en grands.
16 commentaires
Ca fait plaisir pour toi! Savoir que l’apaisement intérieur finit par arriver… 🙂 🙂 🙂
mais oui! vole, cours et ris! je t’embrasse (et d’ici j’entend les grenouilles)
d’accord mais fais attention quand même hein 😉
c’est drôle ce que tu dis. j’attendais un rdv pré-travaux seule dans ma nouvelle maison ce midi, je voulais vérifier un truc sur mes vieilles portes à l’étage, j’ai hésité et je suis montée, le bruit de mes pas dans cette grande maison vide.
et là surprise, je n’avais même pas peur, je m’y sentais bien.
laisse bien sacha traverser tout seul maintenant… je me rappelle bien de ce post où tu disais ne pas en être capable, je découvrais alors ton blog.
bons baisers l’aventurière, la bise à bob morane
❤❤❤
(et en plus, tu l’écris merveilleusement bien…)
Génial, bravo. je suis contente pour toi. Le sud est le remède? Je vais peut être songer à déménager car 6 ans en psychanalyse et toujours autant flippée des autres.
Continues à être heureuse et à le partager, cela nous donnera la voie à suivre.
Je me souviens de ton inquiétude aussi à prendre la voiture il y a presque un an pour notre première soirée mojito sudiste alors que ça ne te pose plus aucun souci maintenant.
Tu peux être fière de toi !
Ben c’est à dire que finir sur la bande d’arrêt d’urgence en patricia blanchet c’est pas mon meilleur souvenir de soirée mojito !!!
Yes but you did it !
Ah que c’est bon de te lire, cette peur je l’ai dès que je suis dans un lieu qui ne m’ inspire pas mais j’ avoue l’ avoir transmise à mon grand et j’aimerai tant qu’il soit moins flippé. Pour sûr les crapauds me rendent dingue. Tu es forte et la photo l’ illustre parfaitement
Ahi, ça a dû être très dur à vivre, tout ça. Heureuse pour toi que cette peur t’aie quittée. Belle journée!
tu m’étonnes ! comme je te comprend ! je suis allée 2 jours à Paris et quand j’étais dans le métro j’étais vraiment pas tranquille ! déjà que je le suis pas en général alors imagines là bas ! c’est une autre vie ! Tu dois être bien mieux ici poulette ! Et tes enfants comme tu dis sont libres et ça c’est le plus important !
Comme je te comprends ! Cette peur fait aussi parfois partie de moi ! Moi l’ex-bruxelloise qui riait un peu de ses amies angoissées… je suis un peu devenue la même. Et cette peur m’habite parfois quand j’y retourne maintenant que je vis au vert, et je me sens toujours apaisée quand je rejoins ma campagne à nouveau ! Par contre j’ai encore du travail à faire quand je suis seule avec les enfants et aussi sur l’aspect transmission de la flippe, c’est terrible comme les enfants nous copient…
Rhooolala …rien à voir avec la choucroute, mais ton rouge à lèvre est trop beau !!!! … Je peux te demander quelle marquevc est? …
Magnifique texte. Je suis sur ce chemin, je ne crie pas encore victoire mais j’arrive de mieux en mieux à canaliser ces peurs. Ton billet est un formidable encouragement pour moi , pour me pousser à définitivement éradiquer mes angoisses …. Merci
très joli texte,très fine écriture également!
Je viens de te découvrir sur le site Émoi Émoi par hasard, en cherchant un blog femmes enceintes dans ma région ahah
Et je tombe sur ton blog que j’ai littéralement dévoré!
En plus je tombe des nues, j’ai moi-même quitté Paris pour revenir aux sources à Nîmes, quand je te lis je me reconnais, car je vis vraiment, et je revis même!
Future maman épanouie, je retrouve celle que j’étais, je n’ai plus peur comme tu le dis si bien, même si j’ai laissé beaucoup de mes amis là-haut.
Bravo pour ce joli blog!
Et à bientôt peut-être 😉